« Mine responsable », un nouvel oxymore
« Au moment où se généralise dans la population occidentale la prise de conscience des crimes de l’extractivisme, les élites politiques persévèrent dans leur négationnisme et pour cela surenchérissent dans la « politique de l’oxymore ». Dernière invention en date la « mine responsable » !
Quelques temps avant, en 2012, les français avaient été gratifiés des pantomimes patriotiques de Mr Arnaud Montebourg. Ignorant tout du sujet minier et donc sans peur du ridicule, l’éphémère ministre du redressement productif tentait d’enflammer les folles dans le registre rhétorique éculé de la 3e République pour un illusoire retour à l’indépendance minière nationale. Bien campé dans son numéro de cocorico, il exprimait son vœu le plus cher : « Que la France redevienne un Pays minier ». Fort probablement, dans la future « école numérique » de la République française, l’assommoir Harry Potter aura remplacé le Germinal de Zola.
Après quelques ajustements rhétoriques, l’État récidivait en 2015 avec un autre ministre. Sur un site officiel de la République française réunissant trois ministères, s’énonce l’ambitieux programme pour la France : « Emmanuel MACRON engage la démarche « mine responsable » « L’exploitation minière n’a de sens que lorsqu’elle s’inscrit dans un projet de développement durable des territoires. Le ministre de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique, ministre en charge des mines, engage une concertation avec l’ensemble des acteurs économique, institutionnels et associatifs afin de concrétiser le concept de « Mine responsable » défini dans la Stratégie Nationale pour la Transition Écologique et le Développement Durable (SNTEDD) 2015- 2020, adoptée en Conseil des Ministres le 4 février 2015. »
La littérature en langue française est déjà très abondante aujourd’hui pour dénoncer la criminalité foncière de la mine et il sera impossible ici d’être exhaustif sur ce sujet désormais explosif. Après un bref rappel de rhétorique, contentons-nous de quelques tableaux tirés de l’actualité pour déminer cette nouvelle offensive des autorités. »
Novembre 2016
Jean-Marc Sérékian, co-auteur avec Jacques Ambroise de « Gaz de schiste le choix du pire » « La grande Guerre à l’ère du déclin pétrolier » Ed. Le Sang de la Terre 2015