Compte rendu réunion du 16 décembre 2014 à Plougonver (22)
Cette réunion d’information publique s’est tenue à l’initiative du comité Notre-Dame-Des-Landes Gwengamps. 25 communes sont concernées par le PER de Loc-Envel et comme pour les autres PER en Bretagne les populations sont étrangement sous informées.
Bien que la demande d’autorisation d’exploration date du 31/01/2013, de nombreuses personnes ne connaissent pas l’existence d’un tel projet. Nombre d’entre elles ont appris la nouvelle par la presse.
Suite à l’autorisation préfectorale accordée au PER de Merléac, et sans que les populations aient été réellement informées et surtout consultées, le comité Notre-Dame-Des-Landes Gwengamps a pris l’initiative de cette réunion publique dans le but d’informer et d’organiser la mobilisation citoyenne.
Jean (Membre du comité) a présenté les 3 projets miniers (Côtes d’Armor) sur les 7 qui ont lieu sur le massif armoricain :
- PER dit de Merléac(22) sur une superficie de 41 100 ha ;
- PER dit Loc-Envel (22) sur une superficie de 33 600 ha ;
- PER dit Silfiac (22 et 56) sur une superficie de 17300 ha.
Entre 3 et 10 M € sont engagés sur chaque projet. Avec un coup des matières premières très élevé,
exploiter 4 à 5 gr de minerais (or) par tonne s’avère très lucratif mais très polluant.
La concession d’une mine peut s’étendre sur 50 années.
La question se pose de comprendre pourquoi l’état avec le BRGM – qui possède toutes les données depuis plus de 40 années- autorise de nouvelles campagnes d’exploration, avec de lourds moyens financiers, si ce n’est pour autoriser l’exploitation des ressources déjà répertoriées ?
Le risque étant pour le contribuable, en cas de refus d’exploiter ces ressources, d’avoir à rembourser les frais de recherches engagées par le porteur du projet.
Une explication rapide est également donnée sur les méthodes d’exploration :
- aérienne ;
- prélèvements en surface ;
- Forage à différent profondeurs pouvant aller à 1500 m dans un premier temps .
De toute les industries, l’exploitation minière est celle qui a le plus d’impact sur l’environnement.
Malgré les efforts de Variscan Mines pour verdir sont discours, cette industrie est grande consommatrice en eau et en produits chimiques.
Dans le cas de mines à ciel ouvert (prélèvements en surface) les risques de pollution atmosphérique sont très importants car en remuant les sous-sols, de nombreuses substances chimiques naturelles et potentiellement toxiques sont alors libérées (uranium et Radon).
Les pollutions continuent longtemps après la fermeture des exploitations. Et aujourd’hui encore d’anciens sites miniers continuent de déverser leur poison car les promesses de réhabilitations des sites sont rarement tenues. Par exemple dans la Sarthe une mine fermée depuis 15 ans continue de relâcher du cyanure et de l’arsenic sur 27 ha toujours pas réhabilités
Étant donné que l’état est le seul propriétaire des sous-sols, des expropriations sur des terres agricoles ne manqueront pas d’avoir lieu.
Enfin, l’activité minière n’est pas compatible avec l’agriculture et le tourisme, et pour le peu d’emplois qui sont promis dans cette activité et pour une durée limitée, combien d’autres activités pérennes disparaitront ? L’exploitation de ressources non-renouvelables ne peut revendiquer le concept de développement durable à l’inverse de l’agriculture ou du tourisme.
Un représentant du collectif Mines de Rien est aussi présent, et explique la situation concernant le PER de Silfiac. C’est le seul projet minier en Bretagne pour lequel un représentant de Variscan Mines s’est déplacé pour présenter son projet. C’est à la demande des élus locaux, que cette réunion a pu avoir lieu le 18 juillet 2014 à Silfiac.
(réunion publique du 18 juillet à Sifiac)
Il apparaît donc que les élus sont plus ou moins mobilisés selon les secteurs.
Un intervenant concerné par le PER de Merléac, informe que chaque projet minier devra être suivi par un collectif en particulier à fin de permettre des recours plus efficaces tant au niveau local que national.
Ces informations ont été prises auprès d’un juriste d’une association nationale, ce qui n’empêchera la collaboration étroite et la mutualisation de moyens de mobilisation entre les différentes entités.
La maire de Loc-Envel apporte son témoignage sur les méthodes de la préfecture et se demande pourquoi Variscan Mines avance masqué (3 salariés et un investisseur australiens).
Aucunes des associations environnementales qui ont été consultés ne s’est prononcées contre de tel projet ? Quid de l’indépendance financière de ces associations.
Elle évoque l’idée que tout les élus adressent un courrier au ministère concerné pour réclamer la suspension de ces permis et une concertation sur ces sujets de société.
Sont également dénoncés les mensonges concernant les emplois qu’apporteront ces projets. Si l’exploitation se fait à ciel ouvert, une main-d’œuvre bon marché venant du centre de l’Europe sera importée, si l’exploitation fait en sous-terrain, celle-ci sera fondée sur la technologie et la robotisation pour un petit nombre d’emploi hautement qualifié !
C’est différents projets émanent de la volonté de l’état de relancer l’industrie minière en France alors que dans le même temps la préfecture, les collectivités et institutions locales ont signé avec ostentation une charte environnementale encourageant la lutte contre le gaspillage et le développement durable. Que devons-nous penser de ce double discours ?
Alors qu’il est urgent de prendre des décisions importantes pour réduire l’emballement climatique, des grands projets inutiles pour la société civile sont lancés, pour qu’ enfin de compte ces richesses produites ne soient pas équitablement redistribuées.
L’intervenant de Merléac explique que pour le moment deux recours sont possibles :
- au tribunal administratif, long et couteux ;
- à titre gracieux par courrier argumenté et adressé au préfet.
Est dénoncé également le lobbying exercé par M. Testard qui dirige la société Varsican Mines et est décoré de l’Ordre National du Mérite.
Diversement des questions se posent sur le besoin en route de l’exploitation minière, les besoins en eau, la gestions des déchets… « des questions sans importance pour l’état et le porteur du projet ».
La prochaine réunion du collectif du PER de Loc-Envel se réunira le 8 janvier 2015.
Levée de la séance 20h30
S.D