Conférence de presse – Lok-Envel du 1er avril 2016
Depuis un an et demi maintenant, le Collectif Douar Didoull « Pour la préservation de notre terre et contre le projet minier » n’a eu de cesse d’informer les habitants des 25 communes du PERM dit de »Lok-Envel ». Outre les différentes réunions d’information organisées ici et là, le collectif Douar Didoull mène depuis plusieurs semaines une campagne visant à collecter auprès des habitants les documents écrits de refus de prélèvements et d’accès aux terres (336 km2) à Variscan Mines.
Le but de cette conférence de presse est précisément de faire un point sur ces nombreux refus empêchant l’accès des prospecteurs de la start-up minière Variscan Mines aux terrains. Il s’agit ici d’une première étape : la première phase de cette campagne a été de rencontrer, en premier lieu, les personnes possédant les plus grandes surfaces. Un autre point sera fait d’ici quelques semaines.
Les membres du collectif tiennent à remercier l’ensemble des personnes rencontrées pour l’accueil qui leur a été réservé. Ils tiennent à remercier également les élus des municipalités concernées pour leur précieuse collaboration lors de ce travail de collecte.
Pas de document officiel
Le collectif Douar Didoull tient a affirmer de nouveau et insiste sur le fait qu’il n’y a pas de document officiel pour signifier son refus. Tout document, du moment où il est signé et exprime de façon explicite le refus, est valable juridiquement.
Le collectif Douar Didoull s’étonne donc de la campagne de désinformation auprès des élus et des administrés, orchestrée par les services de l’État, au sujet de ce document de refus en prétendant que seul le document de Variscan mines serait pris en compte ; document que la société minière devait fournir aux maires, comme indiqué dans la déclaration de travaux d’octobre 2015, ce qu’elle n’a pas fait : seules les mairies l’ayant demandé l’ont obtenu.
La question se pose : comment un préfet peut-il ignorer la loi à ce point ? Comment peut-il ne pas vouloir prendre en compte tout document, qui exprime un refus explicite d’accès à une propriété et dont la valeur juridique est incontestable ? Comment un représentant de l’Etat peut-il servir à ce point les intérêts privés d’une société privée financée par des capitaux étrangers et dont le but est de spéculer sur d’éventuelles ressources ?
Une procédure à respecter
Que dit le déclaration de travaux :
« Sur chacune des communes concernées, Variscan Mines informera au préalable la mairie et la gendarmerie concernée du déroulement des travaux et des dates des interventions.
En fonction des informations reçues, les maires feront connaître à Variscan Mines la liste des propriétaires et des ayants droits opposés à toute intrusion pédestre des échantillonneurs ; ceux-ci seront invités à formuler par écrit leur opposition à l’échantillonnage des sols sur les parcelles concernées selon un formulaire édité par Variscan Mines.
Dans un premier temps, aucun échantillonnage ne sera réalisé suite à ce refus formel. Variscan Mines fera valoir ultérieurement ses droits, si les zones exclues justifient un retour dans le cadre des cibles à explorer. Le travail commencera sur les communes de Loc-Envel et Saint-Martin-des-Prés pour progresser ensuite vers d’autres communes. »
Le collectif Douar Didoull demande des éclaircissements à Variscan Mines : où se trouve cette commune de Saint-Martin-des-Prés sur le périmètre du PERM dit de « Lok-Envel » ?
Le collectif affirme d’ores et déjà que Variscan Mines, avec la bénédiction des services de l’État, ne respectera pas la procédure. Les prospecteurs de Variscan Mines n’ont-ils pas, sur le périmètre du PERM de Merléac lors de la phase d’exploration débutée il y a déjà plusieurs mois, pénétré sur des terrains, sans la moindre autorisation de leurs propriétaires ?
Une vague massive de refus : les portes sont fermées !
Le collectif Douar Didoull tient donc aujourd’hui à faire le point avec vous sur cette campagne de refus.
Tout d’abord précisons que dans toutes les communes concernées, des habitants ont stipulé leur refus. Il est possible de parler d’une vague massive de refus, dépassant parfois les limites mêmes du périmètre ! Les habitants se sentent impliqués et mobilisés contre ce permis qui selon certains commentaires a été « délivré à la va-vite sans consultation avec les personnes concernées », alors que d’autres, tout en exprimant leurs inquiétudes, affirment que « Ce projet ne m’apparait pas relever de l’intérêt général du territoire car il présente bien des conséquences pour l’eau, l’environnement, d’une part et l’agriculture, le locatif, le tourisme d’autre part ».
Le collectif Douar Didoull, suite à son action sur le terrain, est en mesure d’affirmer que les portes de 75% des surfaces concernées (privées, communales, zones humides, zones Natura 2000) du périmètre sont à ce jour fermées à Variscan Mines.
La palme revenant à Lok-Envel où plus de 95% des propriétaires ou locataires ont exprimé un refus de principe tout comme Pedernec (une partie de la commune est concernée par le PERM) où les refus atteignent environ 99%.
Quant aux communes limitrophes de Koad An Noz et Koad An Hay (Belle-Isle-en-Terre, Louargat, Plougonver, Gurunuhel, Lohuec), c’est plus de 85 % des agriculteurs propriétaires ou exploitants qui refusent également l’accès à leurs terres. A Grâces, c’est 10 agriculteurs (possédant les plus grandes surfaces) sur 11 qui disent également non à Variscan Mines.
Sans oublier les nombreuses communes qui ne veulent pas voir les prospecteurs de Variscan Mines pénétrer sur leur terrains communaux (Lok-Envel, Gurunuhel…)
Au total, au dernier pointage, 650 propriétaires ont refusé l’accès à leurs terres.
Le pays sous tension
Au vu du nombre de refus déjà exprimés et qui affluent encore aujourd’hui, le collectif Douar Didoull s’adresse solennellement au préfet de région et lui demande d’abandonner purement et simplement ce projet. La venue des prospecteurs de Variscan Mines selon plusieurs témoignages, serait vécue localement comme une « provocation ».
Plusieurs personnes ne désirent remplir aucun formulaire mais sont fortement opposés à ce projet ; s’estimant pour certains « maitre chez soi » ou s’être « déjà exprimés lors de la consultation publique par courrier », d’autres pensent que ce n’est pas à eux de préparer le terrain et de procurer les numéros de parcelles où il refusent l’accès à la société Variscan Mines et invite cette dernière à « voir relevé parcellaire en mairie ».
Les membres du collectif Douar Didoull, lors de leurs diverses rencontres avec les habitants du périmètre, ont pu mesurer une palpable tension et en ce ce sens, ils ne seraient pas étonnés que des propriétaires, très remontés actuellement, expulsent les prospecteurs de Variscan mines de leurs terrain.
(Merci pour votre présence. Un autre point sera réalisé avec vous d’ici quelques semaines. A bientôt)