Anticosti aussi ou le fétichisme de l’énergie
« Signes persistant des temps de crise… va-t-il falloir nous y faire ? Désormais ce n’est plus par de grandes affiches ou de somptueux prospectus publicitaires touristiques que nous découvrons des iles de rêve et les sites paradisiaques de la planète, mais, de plus en plus et presque exclusivement, par des crimes d’écocide liés à des projets miniers ou pétroliers.
Avec la crise de croissance du « Système technicien » et la résurrection high-tech de l’extractivisme, notre découverte des merveilles du monde s’apparente de plus en plus à une descente aux enfers…
On se trouve en présence d’une logique totalitaire arrivée au stade terminal de son développement… Le Système technicien, autonomisé et toujours plus obsédé par sa volonté de puissance, continue sa croissance perpétuelle pourrait nous dire Jacques Ellul. De fait, la frénésie extractive possède désormais les moyens technologiques et son vaste complexe industriel pour satisfaire encore sans entrave politique sa volonté d’expansion permanente. Le Système technicien apparaît aujourd’hui comme une véritable superpuissance transnationale autonomisée. Avec, exacerbé en première ligne, la technique de fracturation hydraulique, ivre de sa perfection, cette méga-machine impose partout une ruée vers la roche mère et son cortège de sacrifices environnementaux…
Comment expliquer la possibilité de permis gazier sur l’île d’Anticosti, lorsqu’on a appris où se situe ce petit paradis ? »
Juillet 2016
Jean-Marc Sérékian coauteur avec Jacques Ambroise de
« Gaz de schiste le Choix du Pire, La Grande Guerre à l’ère du déclin pétrolier »
Ed. Le Sang de la Terre 2015.