Variscan vendu : Les permis miniers échappent à l’État
Communiqué de presse de Vigil’Oust – le 14-03-2018
Variscan Mines Ltd vient d’annoncer la vente de Variscan Mines SAS, sa filiale française, à Apollo Minerals avec le permis ariégeois de Salau. Les autres PERM français, dont celui de Merléac seraient « transférés » à une nouvelle société installée en Angleterre. Ces transferts sont permis par le droit français. Lorsque la société est vendue avec ses permis, l’Etat n’a plus le contrôle sur les transferts de permis !
Variscan Mines Europe Ltd, la société qui va « accueillir » nos permis, est née le 29 janvier 2018. Son capital social se limite à une livre sterling ( = 1,162€ ) avec le statut de « société dormante ». Enfin, Steward Dickson, l’actuel directeur général de Variscan Mines Ltd la préside. L’Etat français peut-il se permettre d’accepter de transmettre 7 permis à cette société « dormante » sans capacité financière et technique?
Cela nous interroge. Les 700 000 € de Crédit d’Impôt Recherches versé par l’État il y a trois mois à la filiale française aujourd’hui vendue, vont donc filer tout droit dans les caisses de sociétés étrangères ? Ensuite ce changement de » propriétaire « , autorisé par le code minier, démontre que les permis miniers ont réellement transformés les territoires en monnaie boursière. Nous sommes offerts à qui veut bien nous acheter, sans que l’État puisse contrôler quoique ce soit. Hier Variscan Mines était responsable, aujourd’hui ce n’est plus le cas, alors qui aurait payé les dégâts si les forages prévus en 2017 avaient eu lieu ?
Vigil’oust a la désagréable impression que les PERM bretons, dont celui de Merléac, vont tout simplement être « mis au frais » outre-Manche, le temps que la contestation locale s’estompe. Ensuite, il suffira à la société dormante de revendre les permis de recherches minières a qui en voudra bien.
L’État n’a plus la main. Les élus locaux qui plaçaient leur confiance en la préfecture et Variscan ont clairement été trahis. D’ailleurs cette année, aucune Commission d’Information et de Suivi n’a été programmée. Si Vigil’oust n’alerte pas de ce changement de situation, le manque de transparence lié à ce permis minier aurait encore une fois mis les élus locaux au pied du mur.
Aujourd’hui l’association Vigil’Oust demande à la Région Bretagne de saisir cette opportunité pour obtenir du gouvernement le retrait de ces titres miniers. L’État doit prendre enfin ses responsabilités et mettre un terme à cette scandaleuse situation qui fait de nos territoires des objets spéculatifs mettant en danger l’avenir de notre Région.