Communiqué de presse du 12 novembre 2014

Notre objectif majeur est d’informer la population sur les enjeux de ce projet minier qui paraît si lointain et si abstrait.

Sur le fond du projet, nos principales préoccupations sont les suivantes:

– Nous doutons fortement qu’une exploitation minière propre, puisse exister un jour. Aussi nos grandes inquiétudes concernent les dégâts durables qui ne manqueront pas d’être causés par la dangerosité des produits chimiques indispensables à l’extraction minière moderne.
Notre vigilance est motivée par notre attachement au bien être de nos campagnes, à la qualité des eaux de nos rivières et à la sauvegarde de nos forêts.

– L’actualité nous enseigne chaque jour que les retombées économiques d’un tel projet, sont difficiles à quantifier. Il nous semble mensonger d’affirmer que des emplois locaux seront réellement créés quand on connait l’importance grandissante des emplois détachés pour les multinationales et leurs sous-traitants. On voit même cette généralisation se développer sur des chantiers publics. A l’inverse il est assuré que des emplois existants seront mis en danger par ce projet. Celui-ci est totalement incompatible, par exemple, avec le tourisme ou l’agriculture, qu’elle soit conventionnelle ou biologique.

– Enfin nous nous inquiétons de la confiscation des ressources naturelles par les multinationales en Europe et dans le monde, et considérons que les richesses produites ne sont pas redistribuées équitablement. Les infrastructures (réseau routier, énergies…) ont été financés par les citoyens, et il est juste que les acteurs économiques participent également à leur financement.
Pourtant, aucune garantie n’est apportée sur les retombées fiscales d’un tel projet, alors que l’on connait l’ingéniosité de ces grands groupes pour échapper à l’impôt.

Sur la forme nous remarquons que ce projet est resté longtemps secret et les institutions publics n’ont pas daigné lancer une concertation avec les habitants.

Le 31 janvier 2013 la Société Variscan Mines a déposé sa demande d’exploration minière dit « perm Silfiac » ou PER de Silfiac, mais c’est seulement par courrier de la préfecture daté du 12 mai 2014 que les maires des communes concernées en ont été informés. Leur avis simplement consultatif, n’a donc aucune incidence sur la prise de décision. On le voit avec l’autorisation accordé sur le PER de « Merléac » qui vient d’être accordée.

Ce manque de concertation nous agace, mais le manque de transparence nous irrite.

On observe que l’étude d’impact fournie par le porteur du projet a été réalisée par une entreprise spécialisée, dont le nom est Minelis. Cependant celle-ci a été rémunérée par ce-même porteur du projet, Variscan Mines.

Minelis est un bureau d’étude qui accompagne les projets miniers. Son intérêt est que les permis d’exploration et les futurs permis d’exploitation voient le jours. Nous doutons donc fortement que cette étude d’impact soit sincère et objective. Nous rappelons que selon les plans de situation, Le PER de Silfiac se trouve ou est à proximité de ZNIEEF et de Zone Natura 2000 dont l’intérêt écologique est important.

Nous réclamons qu’une étude d’impact indépendante soit réalisée par une entité non rémunérée par le porteur du projet. Ce qui serait un premier gage de transparence.

N’oublions pas qu’un retour sur investissement est attendu par le porteur du projet. Nous craignons fortement qu’en cas de découverte de minerais exploitables et rentables, aucun argument sensé ne pourra empêcher qu’un projet d’exploitation voit le jour (sauf aux frais du contribuable, bien sûr). Car malgré tout les engagements pris par l’état pour préserver l’environnement, l’exploitation de ressources naturelles non-renouvelables et le profit à court terme restent la priorité.

Comment accepter cet état de fait alors que le nouveau Code Minier n’est toujours pas acté ? Les ONG et les professionnelles ont été consultés pour élaborer cette nouvelle charte minière, seul l’état retarde sa publication. Le blocage viendrait du manque de transparence qui accompagne chaque projet minier permettant aux populations, quand elles sont consultées, de se faire un avis critique. Aujourd’hui seul les projets d’exploitation semble assujettis à une enquête publique. Pourtant la réflexion devrait être engagée avant qu’un projet de prospection soit autorisé.

Un autre sujet nous préoccupe : un traité de libre échange, dit TAFTA, est en cours de négociation entre les Etats-Unis d’Amérique et l’Union Européenne. Ce traité risque d’augmenter le pouvoir des multinationales face à des états de moins en moins souverains. Ce traité s’il est ratifié, ne verra le jour que dans une décennie seulement. Mais nous nous inquiétons de la perte de souveraineté des états concernant l’exploitation des ressources naturelles, la redistribution des richesses et surtout les recours en justice concernant les dégâts environnementaux et sociaux que l’exploitation minière ne manquera pas de provoquer. C’est pourquoi nous réclamons dès à présent la suspension des demandes d’explorations, tant qu’une totale concertation avec les populations n’est pas entreprise.

A l’heure du réchauffement climatique, du chômage de masse il est insupportable que de telles décisions aient lieu, sans mandat légitime, sans concertation avec la société civile.

Nous appelons donc les habitants des communes concernées et leur voisins à se mobiliser pour exiger un débat démocratique concernant ces grands sujets industriels ayant un impact sur les générations à venir, sur l’emploi local et l’environnement.

Le Collectif Mines de Rien

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